Alexis Salley

Installation audiovisuelle

Scans 3D, photographies, boîtes de films Super 8,
système son (casques audio), projection vidéo.

Ce projet a été initié par la découverte d’un ensemble de films Super 8, trouvé par hasard dans un marché aux puces. Ces derniers ont appartenu à un matelot ayant navigué sur le croiseur français De Grasse lors de son dernier tour du monde en 1971, qui l’a conduit jusqu’à Mururoa où se tenait alors une campagne d’essais nucléaires. Dans son périple, le bâtiment a également fait escale à Dakar et quelques images y ont été tournées.
C’est d’abord une volonté de sauvegarde de ces films d’amateur, qui offrent un regard sur certains aspects de notre histoire, de notre mémoire, qui a motivé cette proposition. Pour tenter de les interroger et d’en comprendre la nature, je suis allé à la rencontre des lieux où ils ont été réalisés il y a plus de 50 ans.
Sur ces anciens sites de tournage à Dakar, je procède à des scans 3D sonores et photographiques, afin de m’en servir comme matière première pour la composition d’œuvres d’art. L’attention s’est portée sur le village artisanal de Soumbédioune, sur le parc de Hann ainsi que sur une rue anonyme de Dakar.
Il en résulte une installation rassemblant trois propositions : au mur, une simulation en trois dimensions du village artisanal, des casques d’écoute diffusant une composition réalisée à partir de sons enregistrés in situ, et dans l’espace les boîtes des films Super 8 vides avec les commentaires manuscrits relatives à leur contenu.
Les films originaux numérisés sont projetés parallèlement, accompagnés d’un son produit à partir du défilement de la pellicule dans l’appareil de projection.