Savina Topurska

La fenêtre
Description du projet

2 installations, peinture à l’huile, métal, manivelle, 100 x 80 cm et 75 x 60 cm, 2023 (en cours de fabrication à Dakar)

Regarder, ne signifie pas voir.
Parfois devant nos yeux se pose un voile qui nous empêche de voir. Cela peut être un manque de connaissance, l’ignorance du contexte ou encore une différence culturelle. Ce voile existe face à un objet inconnu, mais ne nous empêche pas d’apprécier une image, un paysage.
La question des « récits des objets » au Sénégal m’a permis de poser un regard sur l’Afrique. C’est par le biais d’un grand rideau décoratif, dont l’histoire est inconnue, que l’Afrique m’a accueillie. Réalisé en vannerie par un artisan anonyme, on sait qu’il a été acheté en 2010 par le ministère de la Culture sénégalais pendant le Festival d’Art africain. Longtemps je l’ai l’observé en essayant de saisir ce qu’il dissimulait. Découvrir les mains qui l’ont fabriqué, sentir chacune de ses imperfections ; ces instants de dialogue avec l’objet ont rythmé chaque journée de travail au moment du coucher de soleil sur Dakar.
Cette capitale, remplie de couleurs, de sons et d’histoires humaines, est transpercée par la monumentalité de la statue de la Renaissance, inaugurée elle aussi durant ce festival. Très appréciée par certains et rejetée par d’autres, elle ne laisse personne indifférent. C’est son image que j’ai retenue dans une réinvention picturale du rideau du musée Théodore Monod. Par le biais de rideaux, je tente de découper des fenêtres, des espaces de projection, tout en donnant la possibilité de « faire tourner l’image », de retracer l’histoire, de parcourir la ville, d’être à la fois à l’intérieur et l’extérieur.

Présentation du projet au musée Théodore Monod

Détail de la toile peinte